Gray
L’aéroclub, l’école supérieure
À Saint-Adrien, l’historique club graylois continue de former des jeunes (ou moins jeunes) pilotes. Dans un an, il pourrait, de fait de son agrément, être un des trois seuls en France à pouvoir toujours le faire.
Le site est centenaire et se porte bien. Sur le petit aérodrome de Saint-Adrien, aux portes de la ville, on retrouve bien, dans les archives locales, un meeting aérien, datant de 1912. Le terrain était d’une autre époque, mais ces manifestations, regroupant encore plus de 6 000 spectateurs, dans les années 80, ont toujours apposé une certaine marque de fabrique.
Alors ami du président de l’aéroclub de l’époque, M. Grosjean, un certain Christian Bergelin avaient œuvré à l’essor d’une piste qui trouve sa forme actuelle depuis 1990. Elle fait le bonheur de l’aéroclub de Gray, un des 600 que compte le territoire national. Mais pas n’importe lequel non plus. « Nous faisons partie des trois à avoir l’agrément européen approved training organisation (ATO). En 2019, il sera nécessaire pour assurer et faire perdurer l’activité d’école de pilotage ».
La voltige pour appréhender le danger
Yves Folley, secrétaire de l’aéroclub qui dénombre 32 membres, est bien placé pour connaître le strict cahier des charges à tenir, afin de demeurer dans les clous. Responsable système de gestion et de la sécurité, l’homme est à la base de l’organisation, annuelle et obligatoire, des journées de vols spéciaux. Elles n’ont pas le cachet estampillé « meeting aérien », pour des raisons d’organisation bien compréhensibles, mais ces journées, dont la dernière a eu lieu à l’automne, permettent aux responsables de revoir leurs gammes.
Avec le concours des voisins de Dijon Voltige, venus de la base de Dijon-Darois, pilotes et instructeurs locaux sont placés, avec un avion de voltige (type CR100) en situation exceptionnelle. « On n’est pas dans le spectacle. L’idée n’est évidemment pas de casser l’avion mais bien de gérer quelque chose de difficile, qui peut potentiellement survenir en vol ».
Les pilotes locaux bénéficient, pour ce faire, du précieux soutien des instructeurs dijonnais, avant, pour certains, de se tester seul dans les airs, comme ce fut récemment le cas pour le jeune Maxime Sommer (lire ci-dessous), une des fiertés de l’aéroclub de Gray.
Son école de pilotage distille actuellement des cours pour une demi-douzaine d’élèves, « de 15 à 70 ans », précise Yves Folley. Ouverts à tous, ils donnent parfois lieu à de véritables belles surprises, avec des élèves devenus pilotes, et donc lâchés seuls aux manettes d’un avion, en un temps record. Preuve que l’histoire petit centre de formation graylois continue à bien faire les choses.
Avec lui, c’est de la haute voltige
Tombé dans la marmite. « A 10 mois, j’ai fait mon premier baptême de l’air ». Étudiant à Besançon en pharmacie, Maxime Sommer (22 ans) a suivi la trace du paternel, dès l’âge de six ans. « Mon grand-père était pilote planeur et constructeur d’avion », relate celui qui vient de se lancer dans la voltige.
Une fierté pour l’aéroclub de Gray, qui abrite l’avion de la famille Sommer depuis six ans. Premier jeune pilote complet formé à Saint-Adrien, Maxime a obtenu son brevet de pilote d’avion en 2014. « C’est lors d’une journée de mise en garde, ici, que j’ai été repéré par les instructeurs ». L’avion de voltige, un autre monde, « une première dans la famille et une sacrée palette d’émotions ».
Motivé à devenir un crack
Les premiers pas ont été impressionnants. « Même si, finalement, on affine le pilotage qu’on a appris à la base, ça fait quelque chose. Je me suis vite dit que c’était excellent. On se rend compte que rien n’est dû au hasard. Dans les figures, mais même pour tout le reste, tout est contrôlé, avec une précision extrême ». Testé une première fois à Gray, le programme de figures, défini à l’avance, représente, pour Maxime Sommer, une véritable rampe de lancement.
L’année 2018 sera pour lui l’occasion de participer à une première compétition régionale. « Sans doute la Bourgogne Air Cup, organisée au printemps par Dijon Voltige » envisage Maxime, qui aura besoin de ce test-là, pour entrevoir la suite avec ambition. « Le but, oui, c’est de percer. Quand on voit comme on est bien entouré par le comité régional aéronautique, on peut aspirer à devenir champion ». Avec Dijon Voltige comme seul pôle France voltige, une nation championne du monde par équipe, les bases sont là pour pouvoir retrouver, demain, le jeune Franc-Comtois au sein de l’élite. Un obstacle devra, d’ici là, être levé : le coût que représente une saison reste prohibitif. Raison pour laquelle ce jeune crack a lancé un appel aux mécènes.
Renseignements sur Facebook (Aero Sommer) ou par e-mail à association.aero-sommer@gmail.com
M.C.